Bretagne grandeur nature
La plus grande des îles bretonnes n'est pas
seulement belle, elle est somptueuse, enchanteresse et contrastée.
Ancrée à 14 kilomètres de la pointe de Quiberon, elle ressemble, vue du
ciel, à un grand vaisseau de 17 kilomètres de long sur 9 de large. Une légende attribue
son origine aux fées. Lorsqu'elles quittèrent l'Armorique, elles jetèrent leurs
couronnes de fleurs dans le golfe du Morbihan. Le plus beau diadème, celui de la reine,
dériva vers le large et devint Belle-Ile.
L'extrémité ouest offre un miracle d'équilibre et de nature
préservée. Voilà Sauzon est le théâtre grandiose de la Côte sauvage. Les coteaux se
couvrent de lande. La pointe des Poulains est faite d'une succession d'îlots aigus et
ciselés, reliés par de petits passages où la mer va et vient au gré des marées.

|

Sarah Bernhardt aimait à contempler ce spectacle
depuis son bastion de Basse-Hiot. Les grottes creusent la falaise, comme celle de
l'Apothicairerie dont les excavations sont habitées par une infinité de cormorans. A
Port-Coton, on découvre les Aiguilles, trois rochers sur lesquels les lames se brisent
avec fureur, lançant l'écume au vent comme de légères touffes de ouate. Monet a peint
plusieurs fois ce paysage.
Plus loin, à la pointe du Talut, la roche torturée prend toutes les teintes
du brun au vert, du noir à l'ocre et au jaune. La plage des Sables blancs contraste avec
la côte rocheuse et sauvage burinée par les vents. Bordée de dunes rondes, celle des
Grands Sables forme un arc de cercle parfait qui lui confère une rare beauté sur un fond
de verdure vallonnée et rayonnante
|